J'ai repris en main ces dernières semaines mon "concerto pour synth et orchestre" This is (no) Mozart, créé il y a 5 ans déjà avec mes amis de l'Orchestre Philharmonique de Lecce, lors de la première édition du JeansMusic Festival. L'occasion est la production que nous mettrons sur pied ici à Aigle en avril prochain pour les Amis de la Musique pour cette première suisse de l'oeuvre.
L'idée principale à la base de cette oeuvre était celle qui motive ma créativité depuis BachBox: créer de la musique électronique "autour" de chefs-d'oeuvres du répertoire que j'aime, et que j'ai fréquenté ces vingt dernières années. Changer le contexte d'exécution d'oeuvres séculaires, sans en changer la forme, ou le contenu, et les immerger dans un contexte entièrement contemporain pour en faire resortir leur contenu éternel, transcendant.
L'oeuvre This is (no) Mozart place au centre de la scène la symphonie en sol mineur de Mozart, la quarantième et, peut-être, sa plus célèbre. Elle l'entoure de cinq mouvements pour électronique et orchestre classique non-amplifié qui en développe les motifs et les thèmes.
Et l'on se rend compte, en découvrant cette symphonie au milieu d'une oeuvre électronique, qu'elle se sent parfaitement à l'aise dans son nouvel habit, et n'a pas pris une ride. C'est assez incroyable si l'on pense qu'elle a été composée en 1788... il y a 236 ans de celà! Et pourtant, l'incroyable capacité de Mozart de travailler avec les motifs, art antique hérité de la fugue et qui deviendra la marque de fabrique d'un Beethoven (pensez à sa cinquième symphonie) n'est pourtant pas loin du concept moderne du minimalisme (même si très loin dans la réalisation, j'en conviens). Et donc à un pas de l'électronique, et de ses séquences programmées!
Mais j'avais une deuxième idée derrière la tête en travaillant sur cette oeuvre. Mêler mes synthétiseurs à l'orchestre classique, mais sans amplifier les instruments acoustiques, de façon à en sauvegarder toute la richesse harmonique tout en la mêlant au son électrique, qui gère son volume en conséquence.
L'orchestre joue donc avec les synth et le live électronique comme s'ils étaient un orgue en leur sein... voilà pourquoi un "concerto" pour électronique et orchestre. Ce concept que j'ai appliqué les premières fois en 2021 fonctionna bien, au point de le pouvoir le développer aussi bien avec le piano dans Sounds of elements ou Nocturnes électroniques, que, dans une certaine mesure avec le violoncelle dans BreakBachDance.
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